vendredi 7 mai 2021





6 .- QUAND LE RUGBY S'EST MIS À TOURNER ROND - Désormais je vis sans rugby et j'en suis triste. Oui, aujourd'hui je vais vous parler de sport et c'est exceptionnel, puisque vous savez que je n'aime vraiment pas ça. Enfin, le sport pour de l'argent. Ce sport où l'on est trente pour jouer à quinze à 20 000 € de moyenne, lorsqu'elles sont quinze dans les EHPAD, les hôpitaux pour faire le travail de trente à moins de 2 000 de moyenne. Ça, ne cherchez pas à me l'expliquer, je ne le comprendrais pas ! Parce que sans quoi, excusez-moi, vous qui n'avez jamais chaussé une paire de basket, effectué une passe vrillée ou enfourché un canasson, lorsque c'est pour son plaisir et sa santé, le sport y a rien de mieux... Il est un parfait complément à la lecture.
Donc Macronique sera ovale, promotionnelle et à ce titre exceptionnelle. J'avertis mes fidèles - si, si ça existe ! -, il faudra au moins jusqu'à l'automne savoir partager les publications avec cet autre blog consacré au très beau bouquin (pardi !) que je signe aux Presses du Midi, petite maison d'édition toulonnaise, pleine de bonne volonté et donc... d'avenir. Je salue d'ailleurs Hélène La Pena sa nouvelle directrice, Maryline Martin la maquettiste qui s'occupe si bien du livre et Anthony Descours qui a donné envie aux autres de m'éditer.
Je ne vois plus de rugby. Si parfois à la téloche un Galles - Ecosse dont la sueur me semble encore authentique et surtout un Graulhet - Lannemezan au stade Pélissou où je suis content de prendre mon billet et d'aller boire un coup à la mi-temps aux pesages (comme quand j'avais 12 ans). Pour moi et je le raconte évidemment dans le bouquin, le combat changea d'âme et le rugby de nature après 1995, lorsque la troisième Coupe du monde fit exploser les compteurs d'audience à travers le monde et de liquidités. C'est alors que tout ceux qui le regardaient avec dédain et commisération réalisèrent que ce spectacle ovale était finalement vendable et mercantilisable. Accoururent télévisions (TF1 et surtout Canal +), investisseurs et nouveaux spectateurs, des béotiens se détournant au moins partiellement d'un football monocorde et convenu.
Quant aux joueurs qui n'en restaient pas moins des hommes susceptibles de se laisser circonvenir par quelques juteux contrats, il ne furent pas les derniers à demander leur dû, ce qui ne choquera évidemment personne. Très vite alors émergèrent des affairistes bien connus dans le milieu. Néanmoins, peut-être par pudeur mais surtout parce que l'on ne rompt pas si aisément avec plus d'un siècle d'une histoire bien différente et autrement plus attachante, le rugby mit une dizaine année à rompre définitivement avec ses fondamentaux et une forme de décence. 
Ce furent les déferlantes d'argent puis de joueurs étrangers. Et qui sait si l'un n'entraîna pas l'autre 😋 De mon poste d'observation j'ai vu, consterné, à Toulon, tous les jeunes du club contraints à s'exiler pour laisser place à ces messieurs de la World Rugby Compagny. Umaga, Gregan, Matfield, Wilkinson... j'en "oublie" "quelques uns". Et c'est que couillon ! là où j'étais accablé par ce que devenais ce sport jadis ludique, bordélique et magnifique, des milliers de Toulonnais, mais aussi d'ailleurs, les abonnés de Canaille + et société, se sont mis à érecter comme jamais à Mayol ou sur leur canapé. Tous les copains rugbymen que j'avais croisé durant trente ans, au club house et dans les ateliers municipaux où ils travaillaient en semaine, venaient de disparaître derrière ce rideau d'étoiles anglo-saxonnes. Salut !
Alors je ne dis pas qu'avant c'était tout bien. Dès mes premiers reportages je connus des accrochages. J'entendais bien parler d'un peu de dopage et d'argent sous la table. La routine quoi !
Je me suis aussi fait traiter d'enculé dix ans durant par un grand philosophe, on m'a fait croire que ma maison brûlait, on m'a menacé de mort, poussé dans des escaliers. Et sur les terrains c'était pas toujours le printemps des poètes. Il y avait moins de Codorniou que de parties de gnons. Ben oui, je le confesse c'était le rugby, celui que ma maman m'empêcha de pratiquer pour me sauver la vie, mais que mes aïeux m'injectèrent à haute dose et à jamais.
Enfin donc, lorsque le rugby devint très libéral, que les salaires s'envolèrent, que les maillots devinrent non des reliques inviolables mais des supports publicitaires, lorsque le rugby du commun est devenu celui de l'individu... Salut
Pour répondre à Michel Tollard qui me disait : "En somme tu règles tes comptes", je dirais qu'en réalité, je raconte. Mon éditeur a choisi de classer mon livre dans le rayon Témoignage, c'est bien trouvé. Mais c'est plus que ça ! C'est un essai. Je trouvais ça bien s'agissant de rugby. C'est un livre d'histoire (s), une galerie de portraits, une étude de moeurs, un pamphlet, bien entendu ! Mais comme le diagnostiqua ma bonne vieille copine Léa avec justesse, c'est d'abord et surtout un livre d'amour... Oh ! pas en devenir, certes. J'ai 63 ans et mes passions pulsionnelles s'amenuisent à vue d'oeil. C'est de la nostalgie pure. De la mélancolie même. C'est de la prose de vieux con. Je l'ai dédié :
" À ceux qui m'ont embelli le rugby, avec affection
À ceux qui ont gâché mon rugby, sans rancune "
Aurais-je pu mieux écrire ?

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Le flouze ne m'intéressant pas plus dans l'édition que dans le rugby (j'ai ma petite retraite pour vivre) je ferai verser la totalité de mes droits d'auteur, par tiers à l'école de rugby de Graulhet, à la Fondation Perce-Neige et au Secours Populaire.



COMMANDER - Vous pouvez commander ce livre directement sur le site de l'éditeur, ce qui vous fera économiser les frais de port. 

Je publierai aussi au fur et à mesure les points de vente où il sera disponible.

DIFFUSER - J'appelle tous ceux qui le voudront bien à diffuser ce mail et les prochains sans modération. Je n'appartiens à aucun groupe, aucun réso, pas plus fessebouc que ouatesape, mais ceux qui le souhaitent peuvent communiquer sur mon livre. IL paraît que ça aide !

ÉCHANGER - Que vous soyez d'anciens ou de nouveaux joueurs, dirigeants, supporters, vous avez sûrement des souvenirs, des idées voire des confidences et des états-d'âmes à partager, j'aimerai beaucoup que ce blog les recueille. Pour un deuxième livre, pourquoi pas...




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