mercredi 17 mars 2021

 



16.- POUPÉE CONNECTÉE, C'EST GONFLÉ ! Avec mon cono de cousin de Montpellier, mon ami, mon demi-frère, nous devisons fréquemment et explorons parfois les coulisses de l'extravagance. Servis en cela par une imagination étonnante pour nos âges, un tendance à la folie - pour moi - et au génie industriel - pour lui -. Ainsi imagine-t-on, devant une petite gentiane bien frappée, une ribambelle de brevets enchantés ou de chroniques déjantées.
Pour une fois, nous sommes partis d'un constat implacable autant que philosophique : nous vivons à l'heure de la connexion informatique. Et pour des gamins qui ont eu le privilège d'aller se geler le cul dans les cabanes d'aisance au fond du jardin, le fait de savoir que nos toilettes peuvent être entièrement nettoyées à l'heure programmée, que l'on peut aussi recevoir sa dose de papier proportionnelle aux besoins et très prochainement se faire torcher, en tout bien tout honneur, grâce à la 5G, cela n'ouvre pas fatalement l'appétit mais au moins l'imagination.
Même moi j'ai des objets connectés. Si, si. Le dites pas quand même, soyez sympa. C'est un de nos fils qui nous a offert deux balances. Une pour la cuisine, l'autre pour constater les ravages de la cuisine. Un pèse-personne comme on dit improprement vu que chez nous il en pèse deux. Dans tous les cas ces objets réalisent la prouesse de prendre les poids, de les analyser et de vous les envoyer sur votre portable. J'espère que vous mesurez le progrès. Avant, il fallait lire le poids de la farine ou de votre brioche directement sur la balance. C'était d'un chiant ! Tandis que là non, une fois la pesée effectuée, il suffit d'allumer son téléphone, de trouver l'application et hop, le verdict. Épatant ! Bon, j'ai dit que j'avais des objets connectés. Mais en aucun cas que je les utilisais. Car par chance inouïe, il est encore possible d'obtenir le résultat directement sur le cadran de la balance. A mon avis il faut vous dépêcher de vous équiper, car pour la prochaine génération, sans connexion internet vous ne saurez jamais combien vous pesez.
Évidemment tout ça c'est quand même petit joueur. C'est comme l'autre avec sa montre. Qui récupère toutes les données qu'il pourrait lire directement sur son portable. Oui mais il parait que ça se reporte bien, maintenant, les montres. Elles sont grosses, laides mais elles vous indiquent le temps qu'il fait, votre rythme cardiaque et vous montrent... votre chemin.
Mais revenons à la maison. Le frigo, le Monsieur Cuisine vous obéissent au doigt et à l’œil. Il n'y a pas encore possibilité de faire passer les morceaux de veau directement dans le bol de cuisson pour que la blanquette mijote lentement avec un bouton que vous aurez programmé avec amour, mais les startup néchion sont sur le point de finaliser. Il s'agira d'un petit robot, à peine plus grand que celui qui vous cire déjà les pompes, taille le gazon, lave les carreaux et donne à manger au chat. Il ouvrira le frigo, lèvera les pieds pour récupérer le paquet de bidoche muni d'une puce de manière à ne pas se tromper. Et pendant que madame accomplira dans son bureau de grandes choses indispensables au développement numérique de la société de consommation, les couvercles s'ouvriront, les bains d'huile bouillonneront et les cocottes connectées siffleront trois fois...
Et tiens ! en parlant de cocotte, question poupée gonflable ou on en est. Parce que on glose, on glose, mais ça doit aussi bougrement avancer la numérisation dans le latex. Est-ce bien correct de le souligner, de tous les objets connectés, la femme doit être la plus enviée ? Vous vous rendez compte, un belle silhouette qui se pointerait dans l'entrebâillement de la porte lorsque vous l'auriez programmée pour vous recevoir. Toujours le sourire, bien coiffée - cheveux long ou court, blond ou brun (non pas roux faut pas déconner !) - et délicieusement maquillée sur de belles lèvres inspirées. Avec tout ce qu'il faut où il faut, sans faute. Habillée court sur des bas couture et talons aiguilles ou en jeans serrés, suivant votre humeur. Elle vous servirait un scotch - sans glaçon pour moi, merci (oui car on peut être courtois même si ce n'est pas dans le contrat) -. Vous choisiriez ensuite de dîner en musique feutrée ou de passer directement aux préliminaires. Soit vous opteriez pour une des vingt-quatre options déjà programmées, avec les positions et les spécialités préférées suivant le modèle, soit en fonction de l'humeur du soir, par simple commande sur smartphone, elle vous obéirais du bout des doigts : soft, hard, SM et tout ce qui s'ensuit…
Elle pourrait évidemment manifester son bonheur, crier, griffer et simuler l'orgasme de manière bien plus convaincante que bien de nos êtres de chair souvent déconnectées. Et j'ajoute, car ce n'est pas négligeable, qu'elle ne prendrait la parole uniquement que pour vous féliciter de votre habile vigueur… Seul inconvénient, il serait déconseillé de fumer après l'amour. Du moins à proximité.
Alors je vous entends mesdames : et pourquoi toujours les poupées ? Mais c'est que vous me coupez l'herbe sous les pieds, j'allais y venir. Et pardi que vous pourriez vous offrir un beau poupon vous aussi ! Il serait encore plus facile à gonfler, surtout si vous choisissez un gros embout. Il passerait son temps à vous cajoler et contrairement à beaucoup d'originaux, ne se retirerait point avant que vous n'ayez double-cliqué sur le bouton arrêt. Avantage considérable, vous pourriez vous envoyer en l'air même le soir de PSG - Barça !
Ça viendra soyez sans crainte et vous pourrez jouir à volonté, bien plus encore lorsque vous aurez la 5G,  avec le clone de Clooney (celle-là fallait la dénicher !), j'en imagine une qui se ferait bien Delahousse et je connais même une vieille amie de Hyères qui se taperait volontiers Emmanuel Macron. Alors qu'il n'est pas certain que ce dernier choisirait la poupée conforme à mon amie de Hyères...
Donc avec mon cousin on a tous les plans. Seulement nous avons terriblement peur de gagner beaucoup trop d'argent - surtout moi -. Et ne croyant pas personnellement à la théorie du ruissellement - sauf après des heures de fornication dont je n'ai jamais été l'acteur -, je préfère laisser ma part du brevet à un plus jeune et endurant que moi...



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