dimanche 29 novembre 2020

 






28.- LES RÉSISTANTES.- Ici l'automne c'est souvent l'hiver d'ailleurs. D'en-bas. Enfin, de moins en moins. La neige n'étale plus son tapis de coton juste après septembre et les fontaines de pierre coulent tranquilles jusqu'au bout de l'an. Mais c'est quand même beau l'automne, parce qu'en mourant, la nature paraît sublime comme jamais. Peut-être parce que, contrairement à nous, elle sait qu'elle va renaître. Plus forte et belle encore. 
Dans son décor de hêtres grisonnants, de sorbiers rubiconds, de conifères au bord du mélèze et du verdoyant sapin, la forêt jalonne les courbes harmonieuses de la montagne d'Aubrac. La vie aussi se fait discrète. Point de touriste, moins de vaches.
Celles de la vallées ont retrouvé l'étable et le couvert hivernal. Sous un soleil blafard, pressées par les premiers flocons ou noyées sous les dernières pluie elles ont, six mois après la populeuse transhumance, bouclé la dévalada dans l'indifférence. Ce sont parfois mille mètres de descente qu'il faudra reprendre à l'envers au printemps...
L'Aubrac pourrait se passer de touristes mais pas de ses vaches. Et c'est ce que l'on ressent mieux, lorsque l'automne avance. En novembre, notre chemin confidentiel nous conduit sur les traces d'un troupeau providentiel. Car il en reste, que croyez-vous ? Sur le plateau, autour des villages, une cinquantaine d'éleveurs partagent à l'année le territoire avec ses bêtes bien nées. Tant que l'hiver n'aura pas frappé les trois coups ou ne sera pas arrivé d'un seul coup, elles profiteront d'un léger regain et s'il faut seulement d'un apport de foin. Des levers étincelants au couchers embrasés, elles vivront l'Aubrac comme on peut en rêver.








Et bien sûr "Vachement belle", poème pastoral de l'Aubrac
en images reste en vente hiver comme été !  



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