lundi 2 novembre 2020


1.- LE SOLEIL DU CONFINE - Nous y revoici ! Même perplexité, même décor, même temps. D'ailleurs parlons-en, du temps. Avec ma copine Danielle, c'est ce qu'on s'est dit. 
Début de printemps, cœur d'automne, même climat ! Dans les deux cas nous sortons d'une période pourrie et nous rentrons par grand et beau soleil (beau soleil comme s'extasient tous les cons qui n'ont pas compris que bien pire que la COVID, c'est lui notre principal ennemi). Vous comprenez bien, vous qui croyez aussi bien ce que disent Macron que Monseigneur Lapince, que cette apparition solaire, ces rayons lumineux qui irradient la terre, juste au moment où l'on nous y engloutit, ce ne peut en aucun cas n'être que le seul fait du hasard. Non, non, le phénomène est Divin, aussi fort que la Vierge de Lourdes. L'apparition (et l'opération) du Saint-Esprit...
Reste à savoir ce que le tout-puissant tient à nous adresser comme message. Nous trouverons sur nos belles chaînes Beurk Infâme, Ces Nouilles et Farce Intox, quelques théologiens distingués, venant bretter avec des physiciens non moins patentés. Vous me raconterez, parce que j'ai peur de perdre, en les regardant, une grande partie du bénéfice de ce re-confinement providentiel. 
En parlant de ciel je m'y suis plongé les bras ouverts et je l'ai étreint jusqu'à l'étouffer. Je m'en suis rendu compte lorsque je l'ai entendu tousser. Je me suis excusé et me suis contenté de poursuivre une contemplation moins tactile. Tandis qu'hier encore il subissait les outrages des arriérés de l'aéronautique, à grands coups de traits jaune-sang, ce matin était renaissant. Il était bleu le ciel du Massif Central, bleu des jours heureux, des heures sereines. 
Mais comme je clamais cela à une lointaine voisine qui se confinait déjà dans son jardin et se ratatinait plus que de raison, lui assénant à la volée qu'il valait mieux être isolé qu'envahi, la brave femme me répliqua vertement : "Cela se voit monsieur, que vous n'êtes pas seul chez vous !" Et plutôt que de la ramener, de lui renvoyer la balle du genre "Mieux vaut être seul que mal accompagné" je me la suis fermée. Car si beaucoup méritent d'être embastillés chez eux, après avoir, leur vie durant, accepté toutes les contraintes, les diktats administratifs, patronaux, policiers, gouvernementaux, il n'en reste pas moins des millions de gens qui subiront là, une nouvelle épreuve de solitude sans en connaître hélas les meilleurs côtés.
Je me soucis trop ordinairement des opprimés, des maltraités, des torturés, des affamés, des assoiffés et même quelque part des idiots ne sachant regarder que le doigt sans jamais apercevoir la lune, pour ne pas compatir à cette nouvelle épreuve de confinement que devront subir ceux qui n'ont d'autres perspectives, pas tant de manger des pâtes et des patates - il y a tellement pire ! -, que d'être contraints toute la sainte journée de scruter et subir la barre d'immeuble d'en-face, les nouvelles sur les zéro-socios, la télévision de Macron - et là oui, pour le coup, c'est inhumain ! - 
Plus une trace de chiure dans le ciel, plus un papier gras de touristes, plus un braillement de merdeux à la ronde, c'est vrai je suis gêné de jouir sans entrave du confinement. Mon pas est allègre et mon épouse s'en plaint. Elle a du mal à suivre. Je l'attends qui enrage et j'engage avec un copine d'Aubrac, Vachement belle (25 euros 
livraison comprise !), un monologue dont elle se fout. L'herbe est rare, celle-ci vient de découvrir un filon. Alors parle toujours, toi le fada avec ton béret, moi je bouffe. Sans quoi je vais rater l'heure de ruminer... 
L'Aubrac en automne, c'est presque aussi sublime que le printemps et l'hiver. Si le re-confinement dure encore un peu, quelques mois - j'en remercie par avance les experts de Santé publique France et M. Castex Jean en personne - nous n'allons pas tarder à revoir à pelage découvert, renards, biches, hermines, peut-être même le loup. Seuls les blaireaux resteront chez eux ! 
Il sera beau mon pays. A condition que chacun reste chez soi. Sans touriste, ni curieux. Mais rassurez-vous, je vous enverrai des photos ! 


La chaîne des volcans d'Auvergne dont les pointes transpercent à peine des nuages.



Pépé Gaston à la dent dure


Comment résister à la tentation de vous faire partager ce texte plein de dérision, parfois de déraison et c'est ça qu'est bon ! de mon ami Gérard Estragon, alias Gaston. Prochainement j'évoquerai ma lecture de son excellent recueil de nouvelles pour vous donner envie de les lire, mais en attendant découvrons les états-d'âme de ce pauvre vieux. Et attention ça sent le vécu... 

Enfin, le confinement! Dommage que je sois confiné à 83 ans passés. Pas de bol! C'est moi ! moi, moi, Moa, la génération sacrifiée !
Juste avant de sombrer dans ma sieste post prandiale, je rêve d' un confinement à deux, à 20 ans !
A 30 ans , avec une certaine expérience.
A 40 ans , vingt dieux ! La force de l'âge!
A 50 ans, l' âge des grandes distances , le marathon, où se révèlent les coureurs de fond (attention aux contrepèteries salaces) .
A 60 ans, on se ménage, on fignole , on pimente de fantaisies afin de soutenir... l'attention.
A 70 ans, confinés à deux à 70 ans ! : plus de souci, plus de boulot 
(la retraite comme ils disent ) , plus de gamin, on traîne jusqu'à midi; un coup de blanc , on ouvre une boite de foie gras, un morceau de St Nectaire, quelques pâtes de fruit d'Auvergne offertes par un petit cousin de St Flour et sans délai une sieste voluptueuse jusqu'à 18h, l'heure de l'apéro.
On hésite Campari, Martini dry, Suze citron , on s'endort devant le blablabla de la télé et vite au pieu, câlin pour remplacer le Noctran, ou une autre saloperie dans ce genre, et une belle nuit peuplée de rêves érotiques pour être en pleine forme le lendemain matin .
Pourquoi ce putain de virus n'a pas attaqué la planète en 57 pendant la guerre d'Algérie , ça nous aurait épargné d'aller faire du tourisme dans les Aurès.
Pourquoi pas en 67 ou en 77 ? Non ! La bestiole qui sème la terreur se pointe en 2020 !

Nous autres, octogénaires, nous ne tirons pas tous les avantages du confinement généralisé. On a beau être inventifs, avoir de l'expérience , les années sont là . Il nous faut des compensations ; Que fait ce gouvernement ? que fait Macron ? que dit l'opposition? les syndicats? les associations de croulants ? Rien! Nous sommes les oubliés du confinement.
On ne va pas passer nos après midi à jouer au scrabble comme mamie Mauricette, ou à tricoter comme Raymonde ou pire à regarder d'un œil torve (celui qui a été épargné par la DMLA) BFM TV , ce qui a déjà provoqué de nombreux suicides parmi les seniors ( comme ils disent!) .
Il faut que l'on s'occupe de nous ! Nous réclamons des infirmiers et des infirmières du c.. cœur afin que nous puissions vivre pleinement ces beaux moments du confinement .
Nous n'excluons pas la possibilité d'une manifestation devant les préfectures, après avoir, au préalable, libéré nos frères et nos sœur d'âges des EPHAD et autres maisons de concentration .
En attendant le mot d'ordre, faites une révision soigneuse de vos déambulateurs et fauteuils roulants afin que les flics ne vous attrapent pas .
Confinés d'accord, mais pas FINIS . Bon je reconnais , un peu facile, je vais doubler ma dose de Tramadol. Vive la vie , vive le confinement pour TOUS.
C'est la lutte finaaaaale, c'est le cas de le gueuler une bonne fois!

Pépé Gaston. 

Tiens puisque nous sommes dans l'Estragon jusqu'à l'éternuement, profitez aussi de ses Lumières où plus exactement de Voltaire avec le texte éloquent - qu'il m'a transmis -  au sujet du fanatisme religieux. Il n'y est pas question que des musulmans !






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