mardi 2 juin 2020

Le beau dessin de Plantu, rapporté par Francis B de la Réunion.


01.- NICOLAS RESSUSCITE GUY - Je n'avais pas prévu d'écrire quelque chose sur Bedos. D'abord parce que n'étant personne, je ne me sens pas engagé à écrire sur tout le monde ! Et puis, curieusement ce talentueux fantaisiste ne figurait pas dans le premier cercle de mes icônes, comme pouvaient l'être Brassens, Desproges ou les Deschiens. Il aurait pu, il aurait dû. Bedos me réjouissait lorsque je l'entendais parce que ce n'était pas un mouton. Natif d'Algérie, il avait même une certaine propension au méchoui ! Il tapait dur dans la fourmilière, luttait contre le racisme, la religion, les conneries... D'ailleurs à ce propos j'apprends que le athée caustique ou l'agnostique hâté - selon le jour où on le prenait - allait passer par l'église Saint-Germain. Pour quelqu'un qui détestait les religions ! Et pourquoi pas tant que tu y es, un match au Parc des Princes avant tes obsèques, pour applaudir le Paris Saint Germain, toi qui vomissait le foot et les sportifs ! 
"Le foot, le foot, le foot, la France est foutue..." Mon épouse et mes enfants m'entendirent cent fois reprendre ce slogan déclamé à la fois avec un dégoût et une voix d'homo, puisque c'était aussi le thème du sketch. Mais tu n'avais rien contre les PD... dieu soit loué !
Alors donc pourquoi cette évocation nullement préméditée, mais finalement exercée avec un certain et sincère entrain ? C'est que mon ami Francis B. de la Réunion m'a fait parvenir le texte d'amour et du dernier instant adressé à Guy par son fils Nicolas qui, si j'ai bien compris, aurait pris plus ou moins sa succession dans le monde du spectacle. Je dis ami, mais je ne le connais quasiment pas, Francis B de la Réunion. Seulement depuis que je me suis lancé dans cet exercice quotidien, il est le seul à me répondre quasiment tous les jours. Ce n'est pas que j'en veuille aux autres. Je sais qu'ils sont entre cent et cent cinquante tous les jours ce qui n'est pas rien, même si c'est fort peu et très décevant, en regard de mon investissement. Mais le seul qui m'envoie un petit signe - dés 4 heures car il est matinal et qu'à la Réunion ils ont deux heures de sommeil en moins, les pauvres !!! - c'est lui, Francis B. de la Réunion. 
Bon je sais, Claude R. de Marseille tu n'es pas loin non plus - juste ci-dessous -! Quant à vous Francis L. de Grenoble, Jean-Noël P. d'Argelés, Marie-No d'Anjou, Alain F. de Pau, Christian N. d'Orvault, Jean-Pierre T d'Ardèche, j'apprécie de vous savoir là, de temps à autres et je ne parle même pas de Béo de Six-Fours et Léa du Paquier. Mais, Francis B. de La Réunion, quand je me demande si cela vaut la peine de se casser les cacahuètes tous les jours et parfois les nuits pour trouver du temps et griffonner Macronique, il me dit : oui ! Comme mon docteur, car ce travail d'écriture, de réflexion, de rapprochement social et d'éloignement d'avec les cons - enfin les miens et ce pour qui j'en suis un autre -, est le meilleur moyen de lutter contre la sclérose émotionnelle, intellectuelle et de combattre Alzheimer. 
Francis B. de La Réunion m'a donc envoyé cette lettre de Nicolas à son papa Guy. Lorsqu'un fils écrit à son père, c'est beau, mais souvent trop tard ! Et cela résonne comme un cri. De culpabilité, de remords. On a tellement passé sa vie à le tuer, le père, que cette fois c'est fait. C'est sûr. Il nous faudra vivre avec ce parricide dont on se relève bien sûr, mais que l'on ne peut se pardonner…
Il avait choppé le célèbre Alzheimer, le papa, et ce n'était plus le même... Quoi que, je n'en sais rien ! Lorsque qu'on a exercé l'humour comme un souffle permanent sa vie durant, sa vie d'avant, sa vie devant, peut-on d'un coup dans l'arrière boutique d'un cerveau délabré, n'être plus qu'un fouillis de sentiments sans doute encore profonds, mais tellement désordonnés ? Désarçonnés. Désenchantés. 
Bedos n'était pas si vieux, mais il me semble que lorsqu'on s'appelle Bedos, c'est mieux de mourir plus tôt encore. Avec toute sa tête de sale gosse, de magnificateur de mots et de sentiments... 

Les voici les derniers mots de  Nicolas à son papa Guy

Paris, le 31 mai 2020,


Papa,
Une dernière nuit près de toi. Des bougies, un peu de whisky, ta main si fine et féminine qui sert la mienne jusqu’au p’tit jour du dernier jour. Ton regard enfantin qui désarme un peu plus le gamin que j’redeviens. Au-dessus de ton lit, un bordel de photos, de Jean-Loup Dabadie à Gisèle Halimi, de Desproges à Camus en passant par Guitry. Ça ne votait pas pareil, ça ne priait pas les mêmes fantômes, mais vous marchiez groupés dans le sens de l’humour et de l’amour.
Au bout de tes jambes qui ne marchent plus, tes chats – sereins, comme des gardiens. Sur la table de nuit, un fond de verre de Coca, ultime lien entre ce monde et toi, quelques gorgées de force qui te permettent, du fin fond de ta faiblesse, de nous lancer des gestes d’une élégance et d’une tendresse insolentes. Fâché de ne plus pouvoir parler, tu envoies des baisers muets à ta femme adorée, à ta fille bien aimée, à la fenêtre sur l’Île Saint Louis, au soleil que tu fuis. Des gestes silencieux qui font un boucan merveilleux dans nos yeux malheureux. Tu auras mélangé les vacheries et l’amour jusqu’au baisser de rideau. Les « foutez l’camp » et les « je t’aime ». Caresses et gifles, jusqu’au bout. Incorrigible Cabotin, tu avais bien prévu ton coup : dans ton dernier morceau d’ mémoire, tu avais mis des « vous êtes beaux, je suis heureux, j’ai de la chance. C’est ta mère, là, devant moi ? C’est ma femme ? Oh Tant mieux ! ».
On va t’emmener, maintenant, dans ton costume de scène. Celui des sketches et des revues de presse, des télés et des radios, celui qui arpenta la France, en long en large et en travers de la gorge de certains maires. J’ai dénoué ta cravate noire. On va t’emmener où tu voulais, c’est toi qui dictes le programme, c’est toi qui conduis sans permis. D’abord à l’église Saint Germain, tu n’étais pas très pote avec les religions, mais les églises, ça t’emballait. Tu disais « Faudrait qu’on puisse les louer pour des spectacles de music-hall, des projections de films, des concerts de poésies ». Il y aura des athées, plein d’arabes et plein de juifs. Ça aurait consterné ta mère, tu aurais bien aimé que ta mère soit fâchée. Puis on t’envole en Corse, dans ce village qui te rendait un peu ta Méditerranée d’Alger. On va chanter avec Izia et les Tao, du Higelin, du Trenet, du Dabadie et Nougaro. On va t’faire des violons, du mélodrame a capella : faut pas mégoter son chagrin, à la sortie d’un comédien. Faut se lâcher sur les bravos et occuper chaque strapontin. C’est leur magot, c’est ton butin. D’autant que je sens que tu n’es pas loin... Tu n’es pas mort : tu dors enfin.

Drôles de nouvelles

  • La destination la plus recherchée par les Français (ceux du sud en tout cas), ce n'est pas l'Aubrac (tant mieux !), ni les Alpes, mais les Pyrénées. Pas n'importe quelles Pyrénées : l'Andorre. On a compté hier paraît-il jusqu'à 4 heures d'attente au passage de la douane. Voilà ce que nos compatriotes ont médité durant ces deux mois de confinement ! A peine libérés, debout sur les pédales de leurs bagnoles,  ils foncent dans les boutiques ! Nous sommes un certain nombre qui aurions aimé que le confinement dure six mois et que les commerces d'opportunisme (tabac, alcool, produit de luxe et restaurants), se cassent la gueule dans ce temple odieux du consumérisme et de la fraude. Tant pis, à la place ce sont les boutiques riveraines d'Occitanie qui continueront à s'effondrer.

  • Eh ! vous savez quoi ? Leipzig a gagné à Cologne. Si, si c'est du foot ! En Allemagne. C'est tout ce que les accros de sport ont à se mettre sous le crocs. Et ça me fais marrer de voir tous les corniauds pendus devant Canal + et un match qui n'a strictement aucun intérêt vu de France. A part celui d'ouvrir une bière de temps à autres et de se lever du canapé en criant : buuuuuuuuut !

  • La tempête Amanda fait au moins 18 morts en Amérique centrale. En voici encore qui n'avaient pas dû mettre leur masque !


Trump de mauvaise compagnie

Petite tribune d'un autre fidèle de ce blog, Claude R. de Marseille. Je tiens d'ailleurs à préciser que si les noms n'apparaissent jamais en entier, ce n'est pas à la demande des intervenants, mais parce que je considère que ce n'est pas l'essentiel. La plupart des lecteurs de Macronique, ignorent également mon nom. L'objet de ce blog n'est pas la recherche de notoriété, mais plutôt de vérité - la nôtre - et ce dans le respect de tous. 
" D'abord un rappel : le prince qui nous gouverne (?) avait
accueilli le Trump pour son premier quatorze juillet. Il a déclaré que c'était plus qu'un allié, un ami, pour lui. Je croyais que sa famille, on ne la choisit pas, ses amis, si. Donc, ce prince fait systématiquement le mauvais choix = les riches.
L'infect milliardaire US, confiné dans son palais présidentiel, injurie tous ses compatriotes, blancs, rouges ou noirs, qui ne supportent plus que sa police massacre des gens - de préférence, noirs. Nous, on a un prince qui chouchoute ses forces de l'ordre, craignant trop d'avoir des démélés avec ses soi-disant
"chers compatriotes". Ils ont pu tuer, éborgner, amputer... les enquêtes de la "police des polices" absolvent tout ça... Il fallait faire régner l'ordre !
Ce qui est clair, c'est que nous ne vivons pas dans les pires conditions ; ce qui nous arrive de chez des tas de peuples de la planète nous convie à être contents de notre sort. Je n'y crois pas : les pauvres sont peut-être moins pauvres chez nous que dans certains endroits mais les riches sont aussi riches. Peuvent-ils
arriver à comprendre que la survie de l'Humanité, si elle est encore possible, passe par un partage : du travail, des "richesses", de la planète..."

Etats-Unis : Voilà ou ils en sont !
Voici une vidéo qui pourrait faire marrer si ce n'était si triste ! (Encore un document fourni par Francis B.)
C'est un duo de flics blancs qui passent les menottes à un agent du FBI. Ce dernier est noir, cela semble suffisant pour l'interpeller. Lorsqu'ils découvrent la plaque du FBI, ils s'excusent bien sûr mais c'est bien tard. L'agent exige les cartes des deux policiers inquisiteurs et de leur chef pour un signalement...

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