Ah ! Rien que d‘écrire le titre, ça soulage. Non mais quel con ce mec ! Et dire qu’il a été président de la République. Le pire de tous à l’exception du dernier. Qui n’est autre que sa selle ultime à l’Elysée.
Un ami de gauche, un peu à la sauce hollandaise, me reprochait souvent - avant de décrocher -, de tourner en rond, c’est-à-dire d’écrire un peu toujours les mêmes choses. Il n’avait pas tort, je le lui concède, à cette subtilité près que ce sont surtout les événements politiques qui tournent en rond. Ainsi, le croyais-je, Hollande appartenait aux affres du passé, à mes erreurs aussi, quand je le trouvais éminemment sympathique et humain, efficace car il venait de nettoyer le pays de Sarkozy, « normal » comme il aimait à se définir, et surtout, surtout, son ennemi c’était la finance ! Alors, il ne s’agit certes pas de lancer un concours du plus grand menteur et manipulateur de la Ve République, les candidats sont tous de qualité, mais enfin ce qui m’a le plus agacé avec lui, c’est que oui, je me suis un peu laissé berner. Et vous verrez que si un petit miracle se produit, que notre Front Populaire accède aux affaires, il sera toujours là, avec Glucksmann, Delga et toute une bande de socialistes en peau de lapin - ils sont même capables de nous réanimer Valls ! -, pour peser et même lobbyer en faveur de leurs amis banquiers, autoroutiers et businessmen. Mais enfin, attendons fiévreusement l’issue du second tour, avant d’entamer la foire d’empoigne.
D’ailleurs, on avait dit que pour que cette union ait la moindre chance de dégomer la Macronie et la Walkyrie, il fallait taire, non pas tant ses différences que ses rancœurs. Trois semaines, c’est pas si long ! Et voilà que Hollande - mais il n’est pas le seul - s’allie aux chœurs des macronistes embourbés, en éructant et en faisant les cornes : « hou-hou le vilain Mélenchon... » Et tandis que de toute part les rivaux du principal pilier de la gauche depuis dix ans, répètent servilement et comme un mantra « Mélenchon ne sera pas premier ministre », ce boulet, que dis-je (?) cette enclume, qui a détruit le socialisme au sens générique en cinq petites années, se permet de surenchérir en assénant plein de haine et de jalousie, un violent « qu’il se taise ». Il me fait penser, Hollande, à ce petit mec peureux dans une bagarre qui se cache derrière les gaillards de sa bande. Et lorsque les adversaires sont tous à terre, il vient subrepticement filer un coup de pied dans le ventre d’un type au sol et à moitié mort ! C’est décidément un bel exemple de courage et de loyauté, ce gros lard de Corrèze. Si j'avais été Hollande, en 2017 lorsqu'il se trouva avec une telle impopularité qu'il ne put se re-présenter, j'aurais creusé un énorme trou et me serais enterré en me recouvrant avec une pelle - comme j'aurais pu - afin de disparaître définitivement. Mais sans demander à ce gars qui a décrédibilisé la gauche et alimenté, de fait, les rangs de l'extrême droite de se suicider, on pouvait au moins attendre de lui, la discrétion et la retenue, un minimum d'élégance en somme. Qu’est-ce que ça me fait chier, quand même, d’avoir écrit cette chronique d’hier à laquelle je ne pourrais enlever le moindre mot et où j’expliquais que oui, désormais, le temps de Mélenchon était passé. J’expliquais même, à regret, qu’il vieillissait bien mal et que ces aigreurs remontaient à la gorge de toute une partie de la gauche, y compris insoumise. Jamais pourtant, je ne placerai ces deux personnages sur un pied d’égalité où ne serait-ce que de comparaison. C’est tellement flagrant et je doute qu’il en soit beaucoup parmi vous pour me contredire. L’un a toujours tenu une ligne politique très à gauche, l’autre n’a cessé de louvoyer quitte à mordre largement sur la ligne droite. L’un est un puits de connaissance, un grand penseur qui a fait évoluer le socialisme avec son temps, l’autre est un apothicaire, un clown, un opportuniste. L’un se situe dans la lignée des personnages qui ont structuré la pensée progressiste et universaliste, l’autre n’a jamais créé et manipulé que des courants au PS. L’un est l’honneur de la gauche française... |
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