C’est pas que j’aime pas la neige, c’est même ma folie à moi, l’explication - peut-être schizophrénique – de mon installation en montagne pour y siroter mes vieux jours. C’est pas que j’aime pas la neige, mais je préfère la Cour des comptes ! Un machin où l'on retrouve concomitamment, les jeunes loups qui viennent de s'emparer de la bonne cordée dans l’espoir d’en sortir premier et de vieux sages - ou singes - recasés après une vie de profits et de politique - qu’ils n’y entrent certainement pas, dans leurs comptes ! - Là, pour le moment, le président, c’est un certain Moscovici. L’un des anciens cadres du socialisme « hollandais », l’un des précurseurs de cette heure – également très schizophrénique - de la macronie. Une heure qui dure démesurément - ou qui passe pas vite -, j’en conviendrai volontiers avec vous ! Bref le patron, Saint-Emmanuel-les mains-jointes - pour ceux qui l’auraient oublié ! - l’a gentiment recasé à la Cour des comptes après son long bail à la Commission des finances européenne (il en aura usé des pantoufles, le Mosco !). Mais enfin, il ne dit pas que des bêtises et j’ai particulièrement apprécié le dernier rapport au sujet des stations de ski de notre pays (et ailleurs c’est pareil, qu’on se rassure). La dimension prise par ces espaces totalement voués à l’exploitation effrénée de la nature, qu’il est de bon ton ici d’appeler « or blanc » et qu’il n’est pas abusif de comparer aux ravages de « l’or noir », fut démesurée et dans certains cas exponentielle. Une folie furieuse saisit tous les affairistes (des plus minables aux plus abominables) qui du petit magasin et de la pizzeria, aux chalets-hôtels babyloniens en passant par les canons à neige monstrueux et les remontées mécaniques démesurées, plantées dans la roche des plus hauts sommets, ont défiguré et blessé mortellement la montagne. Tout ça pour déposer les nantis sur le toit du pays qui, se prenant pour des chamois, faisant les malins dans leurs combinaisons fluos sur les pentes vertigineuses, firent glisser tout le manteau neigeux et provoquèrent moultes catastrophes. Remarquez aujourd’hui, côté avalanche, c’est plutôt tranquille ! Soixante pour cent des Alpes, quatre-vingt-treize pour cent des Pyrénées, du Massif Central, du Jura et des Vosges n’ont pas un pet de neige et pour ceux qui en ont encore, faut voir l’épaisseur de la couche ! Ridicule. Il pleut à deux mille mètres et ça fond même à trois mille ! Cela ne me fait pas plaisir qu‘il n’y ait plus de neige, mais la faute à qui ? J’ai choisi de vivre en moyenne montagne parce qu’atteindre les sommets n’a jamais été chez moi une raison. Mais il y a trente ans, d’octobre à avril, elle était là, à foison et pour toute la saison, y compris en dessous de 1500 mètres. Chez nous, comme dans l’antartique ou en Mongolie, il y avait à perte de vue, des kilomètres de champs de neige. C’était sublime, un décor inégalable, bien plus beau que ces pics acérés et encaissés (mais c’est chacun, comme dirait Nadau) ! Bref partout, quelle que soit la montagne, il y avait de la neige à foison. Sur l’Aubrac quatre stations tournaient à fond. Laguiole évidemment et ses vingt pistes de toutes les couleurs, mais aussi Brameloup, Saint-Urcize et même Nasbinals, l'une des plus petites du pays et à ce titre, ma préférée. Il y en avait de reste de la neige, mais enfin au pays, on en connaissait déjà, des plus malins, des plus forts, qui partaient dans les grandes stations des Alpes. Ça faisait mieux ! La faute à eux. Ces millions de skieurs du dimanche - ou d'une semaine - qui ont trouvé que ça faisait chic, que ça faisait riche de dévaler les pentes de ces montagnes. Surexploitées. Saignées à blanc ! Une noria de bobos mais aussi de beaufs, à bord de gros 4X4 allemands partaient à l’assaut d’une nature fragile qui se serait bien passée d'eux ! Dans les années soixante et les deux décennies suivantes, le ciel n’était pas non plus zébré de traces d’avions sillonnant la terre comme si elle leur appartenait. Des milliers de satellites ne dansaient pas dans l’atmosphère avec la Nina et le Nino. En somme c’est un peu l’or noir qui à liquidé l’or blanc ! Et voyez vous, comme ces gens-là n’ont pas compris qu’il fallait passer à autre chose, renouer avec un mode de vie plus sobre, humble et respectueux, et bien ils insistent. Plutôt que de dire : ben voilà, on a fait les cons ! Y a plus de neige, on remballe tout ! Non : ils montent plus haut sur les glaciers, bétonnent toujours plus le paysage, transportent de la neige en camion – il y a quelques années, une folle avait même eu l’idée d’aller en chercher plus haut en hélicoptère pour alimenter les pistes ! - et là, tout dernièrement, nous avons LE ravi de la crèche de Rhône-Alpes qui se voit déjà Président en 2027, qui a officiellement lancé la candidature de sa Région pour l’organisation des jeux Olympiques (encore des JO !) d’hiver en deux mille quelque chose… Ah ! c’est qu’ils sont hargneux, parce qu’ils en ont joué du pognon dans le business ! Un loisir de riches qui risquent bien en effet de laisser quelques opportunistes sur la paille. Parce qu’à une époque, c’était de l’argent facile. Même s’il ne se prenait pas pour rien, n’importe quel couillon pouvait se gaver à vendre de la tartiflette en barquette et des anoraks made in China à vil prix. Fini ! Y en a bien vous verrez, qui parleront de catastrophe pour l’emploi. Pas moi ! Car ce sont justement eux, ces commerçants, petits bourgeois pas très futés ni vaillants, qui s’en prenaient aux fainéants de chômeurs et qui disaient que ceux du RSA devaient quand même travailler. Et bien, s’ils ferment leurs boutiques de lunettes, leurs crêperies et leurs locations de luges, ils n’auront aucune peine à trouver de l’emploi, eux ! On recherche de la main d'œuvre dans les maisons de retraite, les hôpitaux et tout un tas d’associations qui viennent en aide aux personnes. Celles, notamment, qui n’ont jamais foutu les pieds sur des skis... Un de ces jours on parlera – mes chers Benoît, Christophe, Roger … - du golf ! Encore un truc indispensable ! J’ai même vu qu’une élue particulièrement atteinte, avait décidé d’établir un parcours dix-huit trous sur sa commune des Pyrénées Orientales. Où il ne pleut quasiment plus jamais ! |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire