Je ne vais jamais au cinéma. Sauf lorsque je pars - rarement - quelques jours en vacances et qu'il pleut ! Je ne vais jamais au cinéma : j'ai horreur du pop-corn et des gens qui rient bruyamment ou bêtement (souvent les mêmes). Tout ça pour dire que je n'ai pas de leçon à donner - je n'en donne d'ailleurs jamais, n'est-ce-pas ! - mais l'Abbé Pierre ou du moins Une vie de combat, le film qui lui est consacré, n'a fait depuis sa sortie en novembre et jusqu'à ce mois de février, que 826 000 entrées. Cela représente à peine 1,5 % de la population et encore, il faudrait soustraire de ce chiffre, tous ceux qui étaient venus pour voir Milady et les trois mousquetaires et qui n'ont pas eu de place. Vous me direz que tout ceci est bien subjectif et je ne le nie pas absolument. Je voudrais juste rappeler que Titanic à fait 22 millions d'entrées et les Bidasses en folie près de huit millions (soit dix fois plus le petit père des pauvres) ! Non, ce que je veux dire, c'est que lorsque Saint-Emmanuel-les-mains-jointes choisit pour Premier ministre, un blanc-bec de son genre, qui porte le mépris des pauvres sur ses grands airs de parvenu et qu'avec celui-ci, ils nomment un certain Kasbarien au Logement, on constate à quel point les exactions de l'utra-libéralisme en France sont sans limite. Attention ! je ne suis pas non plus anti-Arménien (ça, c'est pour ceux qui ont lu la précédente chronique). Je n'ai rien contre, il en faut, enfin… il y en a ! Mais celui-là, c'est un fameux zozo aussi. Tandis que l'on fêtait les cinquante ans de l'appel de notre Pierrot à nous (les humanistes et même certains cathos), l'année dernièer, le type à l'Assemblée, faisait allégrément passer le message et la loi qui va avec. Elle s'appelle «anti-squat» et le message est : que des hommes et des femmes qui ne peuvent plus payer leurs loyers fassent des peines de prison ! Et je vous le donne en mille, sa proposition à fait un tabac chez nos députés - seulement rejetée par la gauche – ! Trois ans de prison et 45 000 euros d'amende ! Ça lui fera les pieds, à cet imbécile de pauvre, qui n'arrive même pas à se loger. Remarquez que cela peut-être une solution. Pas les 45 000, parce que ce pognon, s'il l'avait eu, il aurait fait comme toutes les classes dites "moyennes", il aurait loué une HLM et il voterait le Pen sans même le rouge au front. Non, la bonne solution, c'est la prison. Parce que comme le diraient les ultra fachos-libéraux : ils sont nourris, logés et même chauffés à ne rien foutre ! Non mais ce Macron et cet Attal, vous pensez pas qu'ils ont le Diable au cœur ? Si, vous le dites aussi, hein, pardi ! Je pense à mes amies LEA ou Zaza, qui sont comme moi, sauf qu'elles y vont plus souvent, à Paris. Lorsque j'en reviens, tous les ans ou presque, je ne m'en remets pas, de voir tous ces gens traîner dans les rues, allongés sur les grilles à l'air insalubre du métro et les autres, passant le petit matin et le sombre soir dans le RER, pour quelques heures de boulot avant de rejoindre un taudis sans confort. Eh bien eux, non, ça ne les gêne pas ! Si ! pour les Jeux Olympiques, là ça les tracasse quand même un peu ! Dès fois qu'un journaliste indélicat ou seulement professionnel, traînerait le soir dans le quatorzième et diffuserait en Chine ou en Arménie, les images de clodos dans leur détresse crasse... Alors paraît qu'ils vont les ramasser et les envoyer en vacances, cet été. Oh ! pas au Touquet ou au Lavandou ! Non, à la campagne. Dans la Creuse et pourvus qu'ils n'arrivent pas même jusqu'en Lozère... « Gouverner, c'est d'abord loger son peuple ». Christophe Robert, président de la Fondation, cite l'une des formules les plus fortes de l'abbé. Pour mieux démontrer à quel point nous sommes si mal gouvernés. Il y a en France plus de deux cents mille personnes logées toutes les nuits en hébergement d'urgence, mais près de dix mille demandes – dont deux mille quatre cents enfants – ne peuvent être honorées. Il y a 2,6 millions de demandes de logements à loyers modérés non satisfaites. Mais rassurons-nous, en contrepartie on dénombre 3,7 millions de résidences secondaires. Et bonne nouvelle pour le pouvoir, ce sont ceux-là qui votent ! Les mêmes qui, pour le moment, roulent vers les stations des Alpes - où il n'y a pas de neige et c'est tant mieux pour eux ! - et merci de ne pas les déranger avec ces histoires de pouilleux. D'ailleurs ils en logent des gens ! En Airbnb, même que ça rapporte pas mal cette affaire et que comme ils sont très gentils, on ne leur fait trop payer d'impôts, aux proprios. Les impôts, ça freine la libre entreprise et ça agace les riches électeurs. Au milieu, les autres, tous les autres, s'en foutent. Ils arrivent à avoir leur petit appart, voire même le pavillon ou la villa, alors surtout qu'on ne leur demande rien non plus. Chacun sa merde ! Ce sont ces classes moyennes – mais surtout médiocres, culturellement et humainement – que la droite libérale dure incarnée par Macron, Attal et leur bande, veulent séduire et disputer au Lepénisme, en modifiant la loi SRU qui était destinée, à l'origine, à améliorer l'existence des plus fragiles, ces centaines de milliers de malheureux vivants dans des trous à rats. Désormais c'est à ceux qui ont de quoi se payer trois iPhone, un abonnement Netflix et une grille d'EuroMillions, que les HLM seront destinées. Mais enfin, tout est bien qui finit bien grâce à Christophe Kasbarian. Le nouveau ministre du Logement des électeurs de la Macronie est arrivé ! Et il l'a trouvée, lui, la bonne solution : « Que l'on jette tous ces pauvres, ces manants en prison ! » Avec une amende de 45 000 euros. Ça leur apprendra de ne pas adhérer à la start-up néchion en refusant de prendre la bonne cordée. |
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