Si aux États-Unis ils semblent inexorablement subjugués par Trump, c’est à croire que la France ne peut pas davantage se guérir de Sarkozy. Ce qui situe tout de même et sans même aller chercher Poutine ou Netanyahou, l’état de ce monde ! Le nôtre (enfin le leur) réapparaît - comme s’il s’agissait d’un envoûtement – réincarné par Saint-Emmanuel-les-mains-jointes de plus en en plus souvent et surtout avec toujours plus d’acuité. Certes je fais partie de ceux - et nous n’étions vraiment pas assez nombreux au début -, qui considéraient que le petit banquier surgissant de nulle part - ou bien seulement de la cuisse de Jupiter – présentait tous les symptômes de ce libéralisme maladif et hautement contagieux qui empoisonne le monde et réduit à l’état de manants les trois-quarts de l’humanité. Mais à cette doctrine capitaliste ne servant que l’intérêt des puissants et en tout cas des gens nés là où il fallait (entre Neuilly, Le Touquet et Le Lavandou), est venue s’ajouter la conception nationaliste et raciste d’un idéal occidental et judéo-chrétien à vomir. Sarko comme Macron n’ont certes pas structuré leur corpus idéologique sur ces bases-là, mais s’y sont rangés afin de s’attirer sinon la sympathie, au moins la complicité de l’ensemble des droites, allant des libéraux pansus aux lepénistes obtus. Sarkozy ne s’y est pas trompé, rejoignant d’abord discrètement, puis plus tapageusement dans son style coutumier, le camp macroniste. N’hésitant pas à trahir ceux qui naguère se réclamaient amoureusement de lui - voyez ce que Pécresse est devenue -. Déclaré malhonnête et délinquant par la justice qui l’a déjà condamné pour des fraudes vénielles, en attendant - rêvons ! - de le punir pour des affaires d'État bien plus graves, Sarkozy se révèle comme l’une des pires plaies que la République ait connue depuis la Révolution. Et c’est donc ce mentor-là que s’est choisi son successeur à l’Elysée. Au point de reconstituer un gouvernement quasiment Sarkozystes où, derrière son fils spirituel Darmanin, on retrouve des Vautrin, des Bergé et même des Dati. Et cette dernière à la Culture s’il-vous-plaît ! Culture de quoi ? De LVMH, de L'oréal avec lesquels elle se compromet et se déshonore elle, fille d’immigrés, tournant le dos à sa condition originelle et à ces milliards de gens que le capitalisme exploite, méprise et pourchasse comme avec la loi Immigration de Macron. Culture du système, du bling-bling, des réseaux-sociaux, culture misérable de la magouille et ça continue, puisque son entrée au gouvernement est adossé à sa future candidature aux municipales, consistant à faire entrer Paris dans le giron de la macronie, dans trois ans. Dati c’est peut-être plus fort encore que tout ce qui nous a été infligé jusqu’ici ! Car voilà aussi, une nouvelle mise en examen – pour corruption d’une somme de 900 000 euros offert par Renault-Nissan - qui vient renforcer le gouvernement des politiciens véreux, remplaçant sans doute au nom des quotas, le trop fameux Dussopt. Un autre ancien et pseudo socialiste (!!!) évacué au profit de nouveaux sarkozystes. CQFD. Nous sommes bien dans l'air du temps. Voici comment par un tour de passe-passe, tout de même bien prévisible pour ne pas dire grossier, un Macron issu de la mouvance des sociaux-démocrates, élu grâce au vote des nantis et des bobos, se retrouve non seulement président des riches, mais également de toutes les droites. A l’opposé d'un virage civilisationnel indispensable, de la transition écologique, de la fin de la consommation à outrance et du retour à une vraie solidarité raciale et sociale. Avec tous les vieux poncifs rances et réactionnaires qu'ils nous opposent et nous assènent : la culture du résultat, les valeurs du travail et du gagner plus. Et bientôt prêt à nettoyer les banlieues au Karcher ? __________________ Si vous partagez l'essentiel des propos ci-dessus, accordez vous quelques minutes pour écouter l'un des derniers messages de Stéphane Hessel. C'est d'une brûlante actualité... https://www.dailymotion.com/video/xxtk1f |
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