Faut quand même reconnaître. Je suis comme l’amer. Qui monte, monte et puis se retire. Il y a aussi l’amant qui se retrouve parfois dans ces situations. Ah vous pouvez rire ! J’ai les soixante kilomètres du retour de Mende encore un peu dans les pattes... et sur la patate. Je ne sais pas si c’est parce que les événements donnent raison à Chantal, que je suis à ce point nerveux, ou si c’était le fait de constater une fois de plus, que nos compatriotes sont vraiment des égoïstes, des pleutres, de vrais petits collabos en puissance ? Car je vous assure d’une chose : si ceux qui étaient dans la rue depuis presque six mois avaient obtenu gain de cause, je ne connais pas beaucoup de salariés planqués qui seraient allés voir Dussopt, Véran ou leur patron, en disant : « Non, non, la retraite à soixante-deux ans, on ne la veut pas. Mettez-nous-en deux de plus, oh oui ! s’il-vous-plaît. » Ou alors ce sont les privilégiés, ceux qui palpent 5 ou 10 mille et qui n’en foutent pas une rame, mais paradent en réunion, en repas d'affaires et font un peu chier leurs subalternes. J’avoue que ça doit être addictif. Moi je sais que j’aurais adoré, mais que voulez-vous, j’en avais pas la capacité. Ce sont ceux qui prétextent pour continuer à encaisser des sommes folles sur le dos de la société, qui se croient utiles et même indispensables et qui vous lâchent sans rire avec deux airs de fausse modestie : « De toute façon à la retraite, on ne saurait que faire ! » Et ce n’est d’ailleurs pas toujours faux, vu que même dans leurs jobs de direction, de vente ou de je ne sais quoi, ils ne savent pas faire grand-chose non plus. Alors j’aurais bien envie de leur dire : ben t’a qu’à apprendre à lire, y a des supers bouquins - Jaco vient d’en sortir un ! -, t’as qu’à sortir de ta bagnole allemande et de ton avion de merde, prendre les chemins herbagés, enlacer un arbre, écouter l’air qui passe dans les feuilles et l’oiseau qui t’invite à t’évader de ta condition misérable de consommateur macroniste. Eh oui et oui ! je ne suis pas bien pour les avions, mais moi aussi je suis à réaction. Cette décrue du mouvement social m’irrite parce qu’elle soulève non seulement la sempiternelle question des égoïsmes qui constituent le mal le plus profond, la plaie de nos sociétés et singulièrement des générations après la nôtre, mais souligne aussi le peu de force de conviction de ceux qui ont bien vite renoncé. Plus personne ne semble croire à l'abrogation de cette loi infecte du report de l’âge légal de la retraite à 64 ans. Nous n'étions pas plus que 1000 dans les rues de Mende (contre 2500 le 1er mai) ! Les gens n'ont plus le temps, ils s’activent sur "amazon" pour commander et sur "booking" pour réserver leurs voyages d'été. Le pouvoir à bien raison d'investir sur le panurgisme. Y a que ça qui est En Marche. Mais enfin, les copains n'en doutez pas, on n’a pas peur et on lâchera rien... Ce sont certes des discours et ceux qui me connaissent savent que lorsqu’il sera question d’agir, je veux dire de prendre de vrais risques, je ne serai ni le plus actif, ni le plus courageux. Mais enfin j’ose espérer que dans certaines officines syndicales, dans les cellules politiques et dans les cités affamées, des citoyens n’abdiquent pas et préparent déjà la suite. Peut-être pas dans l’espoir un peu démesuré de rallumer les étoiles pour éclairer le Grand soir, mais dans celui de prendre quelques revanches sur une société néo-libérale qui élève de bons moutons consommateurs grassouillets pour en faire les plus dociles, mais aussi les plus nombreux. Mais ce qu’il faut tout de même retenir, c’est que s’il fallait en découdre, ceux-là ne seraient pas non plus… les plus courageux ! La vidéo de la quatorzième manifestation de Mende contre le recul de l'âge de la retraite (6 juin 2023) https://youtu.be/7w9M5GHGk4o |
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