dimanche 24 janvier 2021

 



23 – ELLES SONT LÀ LES NEIGES D’ANTAN - Elle s’accorde un léger répit et moi aussi, qui ne cessait d’y fixer le regard jusqu’à m’y perdre. C’est doux la neige, mais c’est fort aussi, envoûtant, rassurant surtout lorsqu’on est au chaud. Depuis le début décembre elle justifie largement ma présence. Et d'après les anciens et les sorbiers des oiseleurs, c'est loin d'être fini !
Je ne voudrais pas trop en faire et en dire non plus, de crainte de passer pour un outrecuidant et d’humilier ceux qui, comme ma copine LEA, elle aussi perchée dans sa montagne suisse, un trou dans la région de gruyère, compte désespérément les flocons sans en éprouver l’ivresse. Ce n’est évidemment en rien une compétition, ni même une vengeance - dont je n’éprouve jamais l’esprit -, même si je le confesse, il y a une certaine jouissance à exposer ces presque quatre mètres cumulés en un peu plus d’un mois à la face de ceux qui, avec dédain, considèrent que le Massif Central n’est pas une montagne et que l’Aubrac l’est encore moins. 
Bon je ne prendrais plus la peine de rappeler que nous vivons à 1200 mètres, soit bien au-dessus de Chamonix, Morzine, Ax les Termes et tant d’autres, mais surtout que son étendue entre 1000 et 1470 mètres sur 40 kms carrés fait de l’Aubrac l’une des surfaces moyennes les plus élevées… 
Ce qui fait que jusque dans les années quatre-vingt, perché aux quatre vents, à l’instar de quelques pics jurassiens tels que Mouthe, il était l’un des endroits réputés les plus froids de l’hexagone. Je me souviens des difficultés multiples rencontrées dans ma jeunesse pour rejoindre la station de Laguiole - où j’ai appris à skier - et Nasbinals - où j’ai appris à manger ! -. Le redirai-je, c’est dans ces années-là que la passion du territoire m’a dévoré ? Et si je savoure cette année, intensément mais sans triompher, c’est de justement avoir retrouvé, trait pour trait, un hiver à la hauteur de mes souvenances d’enfant. 
Voilà, c’est redit et je sais que si en lisant mes bouquins, mon blog, des tas de copains n’auront pas appris grand-chose de macronique neigeuse et heureuse de cette troisième vague contagieuse de déferlante blanche, ils n’en demeureront pas moins patients et indulgents. D’autant que l’âge allant, je ne garantis pas de ne pas radoter plus souvent et à mon corps défendant, ce qui n’était pas le cas cette fois ! 
Et puis ils ne m’enverront pas comme sur ma chaîne youtube, ce message d’un internaute délicat : « Raconte pas ta vie fils de pute... » Si l’injonction triviale n’est restée que quelques minutes avant que le modérateur ne la supprime, cela m’a donné à penser que le jeune homme (enfin j’imagine que ce n’était pas une vieille ! ) n’avait pas pris l’exacte mesure de ce qu’était ma chère maman. Elle possédait certes bien des qualités, mais n‘avait dans le domaine, aucune compétence… Pour autant que je puisse en être certain, évidemment. 
Cela m’a surtout amusé d’avoir fui et combattu les résos-socios durant des années et de m’être fait piéger comme un bleu pour avoir seulement voulu donner à voir de belles choses. En retour j’ai donc dû composer avec des commentaires attristants, notamment sur cette vidéo qui approche les 110 000 vues et où parmi les 200 commentaires, il faut supporter cette lancinante remarque, pure émanation de la bêtise : « Ah ! à part ça, c’est le réchauffement ! Tout ça c'est des bobards, la preuve ! On nous manipule... » Et je vous en passe de plus virulentes. Le tout ma chère Gabrielle dans un festival syntaxique et orthographique qui te comblerait ! 
Enfin, c’est comme la raréfaction des hivers et de la neige, faut faire avec ces communications sauvages, barbares qui envahissent nos bons vieux paysages. Et en la matière, le plan quantique, ne me dit rien qui vaille. Je crains que la connerie et la méchanceté ne se répandent encore bien plus vite. 
Tiens la neige voltige à nouveau, je vais voleter avec...

Quelques photos inédites. Là-haut les dessous de la cascade, toujours plus affriolants...
Et ci-dessus, le début de la troisième tempête de l'hiver, ce 22 janvier.

Cet hiver les bonhommes de neige ont la belle vie.

Quelles sont ces traces ? Moi je parie sur du lièvre.

Petite visite de goupil à notre amie Cathy juste sous la fenêtre

Rien à bouffer par ici, je vais voir ailleurs 


Même les rustiques verdiers trouvent que c'est dur de casser la graine

La Randonnée prise sous les glaces en attendant le retour des touristes

Vous connaissez, non ? Mais est-ce que vous vous en lassez ? 


Un buron dans l'hiver

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