23.– FORCER UN MOUTON MÊME DANS LE NOIR , C’EST PAS BEAU ! - Entre ce monde qui perd la tête - figure hautement allégorique de la décapitation du pauvre Samuel Paty – et le couvre-feu que le très martial Macron impose à ses concitoyens, je n’ai pas eu trop envie de m’exprimer cette semaine à travers ce blog où le second degré, la légèreté voire la gaudriole finissent toujours par triompher. Tout au moins aux yeux de ceux qui savent lire, me lire – et je déplore qu’il y en ai finalement si peu -. La légèreté de ton qui n’a d’égale que la détermination de l’engagement et, jusqu’à preuve du contraire, on peut bien se marrer en s’engageant un maximum. De peur qu'on finisse par en pleurer...
Bon et puis il y eut la mort de papa à qui je voulais rendre hommage en déconnant le moins possible tout de même. Tout comme je m’y étais efforcé, il y a un an, avec maman, évidemment. Mais enfin, comme nous le disions lorsque nous étions jeunes « ça c’est fait ! ». Le prochain sur la liste c’est moi et là, pas pareil. Qu’est-ce qu’on va se marrer ! Faut d’ailleurs que je pense sans tarder à organiser ça pour ne pas être pris au dépourvu. Dés fois que ceux qui seront chargés de m’expédier au fond, manquent d’inspiration situationnelle. Ce que je saurais bien leur pardonner.
Mais enfin la question n’est point là. Je réalisais ces jours, qu’en étant entouré de ses enfants et plus encore de ses petits-enfants plein d’amour et de fraîcheur, en retrouvant ses amis et non des moindres, le Var n’était pas si laid. Et qu’il devenait plus compliqué de s’indigner et d’en écrire son journal lorsqu’on se trouvait ainsi câliné par l’existence.
Ce n’est pas qu’en notre Aubrac à nous, bien chauffés, bien nourris, avec l’un des plus jolis panoramas qui puisse se faire - et oui même sans la mer, mes amis, sans la mer, c’est possible ! - on soit en position d’inconfort tel que l’on ait aussitôt des idées de fourche, de bombe ou de gilet jaune. Mais on se trouve plus haut, plus seul face à nous-même. Au grand air, au silence c’est mieux pour examiner sa conscience. Et ce monde, s’en apitoyer, s’en désespérer, le juger et maintes fois, le condamner.
Dans les yeux de mes petits-enfants je me suis laissé circonvenir. Entraîné au pays des merveilles, de la douceur d’une main, de la chaleur d’une voix et d'un regard rieur. Les examinant tendrement, je me demandais s’il pouvait exister sur terre des enfants de six ans qui portent déjà la méchanceté de leur époque, la haine de leurs aînés …
En somme et en résumé je ne sais rien de ces deux affaires. Enfin moins qu’à l’accoutumée où j’ignore presque tout. Je suis un peu l’anti-spécialiste de BFM, le grand débatteur de Cnews et l’informé de France Info. Le contraire de Zemmour, grâce à Dieu ! Ce que je dois en dire car ce blog est fait pour se soulager un peu quand même, c’est que le procès que l’on fait aux musulmans aujourd’hui, cette quête éperdue et subite de laïcité, c’est le procès et la quête que l’on aurait dû instruire de tous temps, à toutes les chapelles qu’elles se réclament de Jésus, d’Allah ou de Vishnou. Voici des siècles que cela dure et que dans les sphères privées, des écoles apprennent à déformer l’histoire et la réalité humaine, à détourner la vérité à leur avantage. Et les bons catholiques blancs des beaux quartiers, plus soucieux de leurs profits que des droits humains étaient moins prompts à défendre Charlie Hebdo et la liberté de caricaturer.
Heureusement que nous avons un président inspiré, de droit divin - lui aussi ! - venu nous expliquer que cela s’appelait l’obscurantisme. En voilà une lumière !
C’est une véritable guerre que nous livrent aujourd’hui ces femmes et ces hommes - si peu humains – que notre société du profit, de la surconsommation égoïste s’est évertuée à traiter avec mépris, en l’affamant. Pour tous ces criminels de l’internet, cette génération de faces barbus et de face bouc il s’agit d’une misérable revanche sur l’humiliation infligée aux pauvres gens depuis si longtemps.
Notre ami Samuel Paty – tous les enseignants de l’école Républicaine devraient être nos amis – a été décapité par un salaud à cause de salauds…
Dans tout ça, le couvre-feu semble un sujet bien léger. Il le serait en effet, s’il ne s’agissait que de rentrer avant 21 heures pour éviter de chopper le virus et de passer à côté d’un verre de pinard et quatre olives. Mais lorsqu’on appelle à aller travailler entre six heures et vingt-et-une heures pour générer du business et engraisser l’État et les actionnaires, que l’on trouve que se côtoyer dans les bureaux et les usines, de prendre le métro saturé et de manger au restos d’entreprise c’est pas grave, mais que l’on interdit les réunions amicales autour d’une bouteille et que l’on vous impose de porter le masque là où il n’y a personne et bien on vous bâillonne, on vous emprisonne.
Et vu le nombre de gens qui s’inclinent devant de telles directives iniques et abêtissantes, nous ne sommes pas loin ici d’un abus de position dominante. Forcer un mouton sans défense (même dans le noir) ce n’est pas bien propre non plus.
Mêêh, mêêh…. Y a pas de mêêh !
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